Wadō-ryū

Senseï Hironori Ōtsuka, fondateur du Wadō-ryū.

Le Wado-ryuWadō-ryū) est une école (ryūha ) de karaté et de jiu-jitsu. Son fondateur est Hironori Ōtsuka (1892-1982), meijin. Au Japon même, il est surtout répandu dans les milieux universitaires. Le Wado-Ryu est considéré comme ayant été le tout premier style spécifiquement japonais de karatédo (par opposition aux styles d’Okinawa). Wado Ryu signifie école de la voie de la paix ou de la voie de l’harmonie.

Propagation du wado-ryu

Jusque dans les années 60, le karaté Wado Ryu (ainsi que les arts martiaux en général), était resté sur les petites îles du Japon. Il était à peine connu en dehors de l’Orient. Cela allait bientôt changer. Maître Hironori Ōtsuka, dont les premiers étudiants furent : M. Mochizuki, T. Kono, T. Suzuki, A. Yamashita et Y. Toyama, leur confia, en 1963, la mission de transmettre et de divulguer le Wado-Ryu en Europe.

Les techniques & Kata du Wado Ryu

Hironori Ōtsuka trouvait le karaté d’Okinawa un peu limité. Il pensait que l’apport du ju-jitsu pouvait enrichir cet art martial et lui assurer un meilleur avenir. Il reprochait au karaté shotokan de décomposer sa technique en deux temps : une défense (généralement par blocage) ; deux, attaque. Alors que dans les art martiaux japonais, la défense et l’attaque ne sont jamais séparées, la défense pouvant même parfois être une attaque. Ce que le fils d’Ōtsuka résume ainsi : Go No Sen, on frappe après le début du mouvement adverse, Sen No Sen, on attaque à l’instant ou l’adversaire pense à sa technique, et avant son mouvement (anticipation). En appliquant ces deux principes (Go No Sen & Sen No Sen), Ōtsuka développa une méthode de karaté originale où l’esquive était utilisée de préférence au blocage. aussi il énonça trois principes, qui orientent toute la pratique et constitue le credo technique du wadō-ryū : Ten-i (le déplacement), ten-tai (la rotation du corps), ten-gi (l’application de la technique avec blocage et contre-attaque simultanés). Sur cette base, le pratiquant développera les sensations de : Nagasu, inasu et noru. En conclusion, l’esquive est accompagnée d’un atémi du poing ou du pied et souvent se concluant par une projection au sol.

Certaines techniques de poings ne se trouvent que dans cette méthode, tel que jun tsuki no tsukikomi, gyaku tsuki no tsukikomi, tobi komi tsuki ou tobi komi nagashi tsuki, le Wadō-ryū se caractérise aussi par des positions plus hautes que dans les autres Styles et un travail important des esquives et du Goshin jitsu (Défense personnelle).

Les Kata Wadō-ryū

Les 9 kata originaux sont en gras.

1er dan

Les cinq Pinan :

  • Pinan Nidan
  • Pinan Shodan
  • Pinan Sandan
  • Pinan Yodan
  • Pinan Godan

Les Kata (dits) supérieurs :

  • Kushanku Du nom de l’expert chinois l’ayant créé.

2e dan

  • Naihanchi Le cavalier de fer.
  • Bassai Briser, assaillir la forteresse.

3e dan

  • Seishan : La demi-lune ou le kata des 13 combattants.
  • Chinto  : La grue sur un rocher.
  • ROHAI :Vision d’une grue ou d’un héron.
  • Jitte  :10 mains
  • Niseishi 24 pas : le rythme est particulier, grâce à une succession de temps rapides et lents.

4e dan

  • Wanshu : L’envol de l’hirondelle.
  • Jion : Du nom d’un temple bouddhiste situé en Chine.

Kihon & ohyo kumite

Il y a également des katas à deux: Les Kihon & Ohyo Kumite au nombre de 35 dont 10 principaux qui représentent le principe de l’école wado ryu avec ces trois type d’esquives : Noru (accompagner, aspirer comme l’eau), Nagasu (enrouler) et Inasu (déplacement, laisser passer).

Idori, tanto dori et tachi dori

Les idori : kata exécuté en seiza. Les tantō dori: défense contre une attaque au couteau & les tachi dori: défense contre une attaque au sabre long, représentée par le bokken comme en Shintō Musō-ryū sauf qu’il n’y a pas l’utilisation du jō.

Au sujet des kata

« Dans les budo, il a toujours été communément admis qu’il est très important d’étudier auprès de vieux maîtres dans la mesure ou les personnes plus âgées n’ont pas l’énergie pour faire des mouvements inutiles. Ils réalisent des techniques avec le minimum d’énergie nécessaire. Les vieux maîtres effectuent les techniques de manière raisonnable. Il en va de même pour les kata wado-ryu.Shingo Ohgami »

« Jusqu’à la fin du xixe siècle peu d’adeptes de karaté connaissaient plus de deux ou trois kata, et c’est en les approfondissant qu’un adepte pouvait attendre un haut niveau. De même, le support de l’art du sabre des guerriers japonais était une immense répétition de très peu de kata qui permettait d’acquérir l’essentiel de la technique du combat. C’est pourquoi l’important pour une école de budo est d’avoir un petit nombre de kata qui méritent chacun de très nombreuses répétitions. »

Citations

Au sujet du wado-ryu

«  Il faut considérer le Wado Ryu comme une école de ju-jutsu à laquelle ont été ajoutées des techniques de karaté d’Okinawa et des techniques d’armes issues des écoles japonaises de sabre Yagyu etToda. C’est ce qui explique que le Wado est bien plus proche des Budo japonais traditionnels que des arts martiaux d’Okinawa. Le Wado-Ryu n’est pas un sport … Le but premier consiste à mettre l’adversaire hors de combat. Hironori Ōtsuka II »

Au sujet des grades

« De nos jours trop de gens arrêtent l’entraînement une fois qu’ils ont passé le 2e ou 3e dan, ils ne réalisent pas que les ceintures ne sont pas importantes. Les grades ne signifient rien, tout ce qui importe est de s’entraîner dur. Beaucoup de gens se prévalent du 10e ou même 12e dan, mais la plupart d’entre eux sont sans valeur. Tatsuo Suzuki (1928-2011) »

Principaux représentants du style

Liste de maîtres (à quelques exceptions près) enseignant, ou ayant enseigné, hors du Japon :

Élèves direct de maître Hironori Ōtsuka

Sensei Tatsuo Suzuki, 8e dan Hanshi, portant un hakama durant l’exécution de Ryu Sei Kata.

  • Tatsuo Suzuki (1928-2011), 8e dan Hanshi, son jikideshi de 1945 à 1956
  • Kazuo Sakura, 5e dan
  • Yutaka Toyama, 9e dan
  • Teruo Kono (1934-2000), 8e dan Hanshi
  • Atsuo Yamashita, 5e dan
  • Kazuo Sakai, 10e dan Hanshi
  • Shingo Ohgami, 8e dan
Élève direct de maître Hironori Ōtsuka.

Descendants direct de maître Hironori Ōtsuka

  • Jirō Ōtsuka, 10e dan, son fils
  • Kazutaka Ōtsuka, 6e dan, son petit-fils

Autres maîtres Japonais

  • Kuniaki Sagakami , 8e dan
  • Yoshiaki Ajari, 8e dan
  • Masafumi Shiomitsu, 9e dan Hanshi
  • Naoki Ishikawa (1942-2008), 8e dan
  • Hiroo Mochizuki
  • Seiji Nishimura, 7e dan
  • Hiroji Fukazawa (1949-2010), 8e dan
  • Yoshikazu Kamigaito, 6e dan

Anglais

  • Jon Wicks, 8e dan, élève direct et successeur à la tête de la WIKF de sensei Suzuki
  • Eleni Labiri Suzuki, 6e dan, épouse et Jikideshi de sensei Suzuki
Voir la catégorie : Élève direct de maître Tatsuo Suzuki.

Français

  • Minh Tran Hieu, 8e dan Renshi
  • Patrice Belrhiti, 8e dan
  • Alain Ferry, 7e dan nommé par Tatsuo Suzuki
  • Bruno Houriez, 6e dan élève direct de Hiroji Fukazawa

Belge

  • Jean Robert Huart, 7e dan
  • Mathieu Beysen, 7e dan

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